Penser l’expérience littéraire


1. L’expérience de la littérature

L’enseignement de la littérature occupe une place importante dans la formation générale offerte au cégep. Et tout enseignement de la littérature, que la personne qui le dispense en soit consciente ou non, qu’elle se donne ou non la peine de l’expliciter, repose sur une conception de la littérature. Or, qu’est-ce que la littérature? Sur quelle représentation de la littérature est-il souhaitable d’en fonder l’enseignement? Quelle expérience de la littérature faut-il proposer aux étudiant.e.s de cégep?    

Le LIREL a développé sur ces questions une vision dans laquelle la littérature se révèle comme un lieu d’invention, d’expression, de savoir, de pensée et d’expérimentation de la langue, et dont l’expérience apparait essentiellement comme une expérience de l’altérité, une expérience, à chaque fois recommencée, d’un autre imaginaire, d’une autre sensibilité, d’une autre intelligence, d’un autre jugement et d’un autre usage de la langue.  

2. La lecture d’oeuvres littéraires

Former des lecteurs, telle est la voie dans laquelle on a choisi d’inscrire, lors de la réforme de l’éducation mise en œuvre au Québec en 1994, l’enseignement de la littérature au cégep. Mais encore faut-il savoir ce que l’on entend par la formation de lecteurs. Qu’est-ce qu’un lecteur littéraire? En quoi consiste cette expérience qu’est la lecture d’œuvres littéraires? Comment enseigner la littérature au cégep de manière à former de véritables lecteurs?  

Le LIREL a développé sur ces questions une vision dans laquelle le sujet lecteur joue un rôle de premier plan. La lecture y apparait comme une expérience de plaisir, certes, mais surtout comme un double travail :  

  • Le travail d’un sujet sur des objets, travail qui tient de la connaissance et de l’appréciation des œuvres littéraires par le lecteur et qui suppose l’établissement, entre eux, d’une relation herméneutique et d’une relation esthétique.  
  • Le travail d’objets sur un sujet, travail qui relève d’une dialectique de l’identité et de l’altérité et qui repose sur l’établissement d’une relation ontologique et épistémique, à travers laquelle les œuvres littéraires agissent sur l’être du lecteur et sur sa manière d’être au monde, contribuent à les construire et à les lui révéler.  

3. Le sujet lecteur

[en chantier]