«Un dimanche avec Dany Laferrière, le mot en N»


Titre du segment «Un dimanche avec Dany Laferrière, le mot en N»
Source

Radio-Canada (Dessine-moi un dimanche)

Lien

https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/dessine-moi-un-dimanche/segments/entrevue/206724/dany-laferriere-racisme-mot-en-n

Type de document

radiophonique; entrevue et lecture d’un texte sur le mot « nègre »

Date de création 2020
Durée 34 min.
Auteur.e.s et œuvres concerné.e.s

Dany Laferrière
Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer

Sujet

Laferrière lit son texte sur le mot en N. Il considère qu’il s’agit d’une invention américaine pleine d’hypocrisie et rappelle que pour les Haïtiens, cela n’a pas le même sens, car les Haïtiens fondamentaux que sont Louverture et Dessalines se sont proclamés « nègres » et que le mot fait partie de l’usage courant, en créole, pour simplement désigner une personne.

Il affirme notamment: « Je ne m’explique pas pourquoi on donne tant de pouvoir à un individu sur nous-mêmes. Les esclaves n’ont pas fait la révolution pour qu’on se trouve à la merci du mot. »

Il explique ensuite que le jeudi, il travaille sur le Dictionnaire avec une douzaine de membres de l’Académie et traite du processus qui fait qu’un mot est parfois, à regret, retiré du dictionnaire. Il relève malgré tout que si le mot « nègre » dérange aujourd’hui, ça montre qu’il existe encore une douleur.

Il est question du fait que les racistes qui utilisent le mot « nègre » sont souvent les moins dangereux, car ils n’ont souvent aucun pouvoir et expriment leur mépris de façon frontale. Les racistes vraiment dangereux se trouveraient ailleurs et opéreraient avec plus de subtilité.

Il relève que le mot qui nous a abattus peut devenir un mot qui nous libère quand on le couche sur le papier, car la littérature permet d’opérer une distance, de reprendre le calme. Enlever l’insulte d’un texte, ça serait empêcher de contester son propos, ce qu’il considère comme un problème.

Il est question du fait que Laferrière a dit: « Ce n’est pas parce qu’on a souffert qu’on a raison ». Il croit que c’est très judéo-chrétien d’ailleurs de penser que la souffrance est garante d’une valeur. Il croit que tous les humains ont des récits douloureux; il croit que c’est bête de dire « vous ne pourrez pas comprendre parce que vous ne l’aurez pas vécu », qu’il s’agit de paroles dignes d’un raisonnement d’adolescent.

Il dit avoir refusé de se complaire dans la misère dans son œuvre, d’avoir préféré le rire. Il regrette que tous les écrivains noirs aient à écrire sur le racisme, sur la misère, etc.

Description

Laferrière répond aux questions de Franco Nuovo et lit un texte qu’il a écrit sur le mot « nègre »

Pertinence

Degré de pertinence: très pertinent

Pour qui? Pour le ou la professeur.e et pour la classe

Pour quoi ? Pour approfondir la connaissance; pour présenter l’opinion de l’auteur sur un sujet délicat

Mots-clés Identité; Racisme; Littérature; Noirs; Académie française